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22ème Dimanche B

Mgr Stanislas

8 sept. 2024

la guerison du sourd-muet ou Jésus sacrement

23ème DIMANCHE ORDINAIRE (B)
LA MOTTE BEUVRON 2024

Mes Chers Frères et Sœurs aimés par Jésus,
Il est courant pendant mes voyages en pays protestants de trouver une Bible sur la table de nuit de la chambre d’hôtel. Dans notre maison de la Miséricorde Divine à la Ferté Imbault vous avez l’Evangile de Saint Marc en 5 langues.
Est-ce si étonnant ?
La Bible est elle un vieux livre du passé qui n’aurait sa place que sur les rayons des antiquaires ?
N’est-elle qu’un beau livre d’histoires, de contes, merveilleux, mais déplacés dans l’époque moderne.
Où, n’est-elle pas au contraire, ce livre toujours neuf, toujours jeune, toujours nouveau qui semble écrit pour l’homme de tous les temps ?
Peut on lire, en particulier l’Evangile, sans que tout à coups une phrase nous saute à la figure, au point que chacun peut avoir l’impression qu’elle a été écrite pour lui-même et même pour lui seul ?
Non, la Bible n’est pas un objet de collection, mais elle devrait être, Chers Amis, notre livre de chevet ; il devrait trôner sur toutes les tables de nuit du monde.
C’est ainsi que l’Evangile de ce jour, la guérison d’un sourd muet, n’est pas seulement une belle histoire à raconter aux enfants. Elle est notre histoire. Combien de sourds muets dans notre monde moderne !
Combien d’handicapés de l’écoute ou de la parole constructive !
Voyons un peu en détails le dénouement de cette guérison et nous verrons aussi qu’elle nous fait plus que révéler la puissance de guérison (thaumaturgique) de Jésus.
Elle nous permet de mieux comprendre le Jésus-sacrement, 7 sacrements de notre théologie, mais aussi les sacrements de Jésus dont nous bénéficions dès notre Baptême !
De tout ce récit, ce qui choque peut-être le lecteur critique de notre siècle, ce sont les gestes très réalistes du Christ, cette salive sur la langue du sourd-muet !
N’aurait-il pas pu trouver un geste plus élégant ? Avait-il même besoin d’un tel geste ?
Sa parole était-elle donc insuffisante ? Certainement pas !
Mais Jésus a tenu à ces gestes qui sont hautement significatifs.
Il est le Verbe, la Parole de Dieu, mais le Verbe, je souligne, le Verbe-fait- chair.
Cette Parole du Père s’est donc incarnée pour rendre visible l’immense bonté du Père ! Par Jésus !
Et cet homme de chair, Jésus, dit : « effata-ouvre-toi » ! et il incarne cette parole dans un geste : il touche ses oreilles !
C’est une guérison qui n’est pas seulement matérielle : le miraculé entend et il parle, mais qui est aussi spirituelle : il proclame ensuite les merveilles de Dieu, dans une Foi reçue.
Toute la personne humaine de Jésus est ainsi sacrement, c’est-à-dire, signe visible et efficace de la puissance de Dieu !
Et voilà que ce miracle du sourd-muet éclaire soudain le sens de tous les sacrements que nous avons reçus !
Qu’est-ce qu’un sacrement ? Beaucoup de chrétiens seraient bien embrassés devant la question !
La réponse est pourtant simple : C’est un geste du prêtre ou du diacre, qui, au nom du Christ et en sa personne, continue à travers le temps, ces mêmes gestes que Jésus accomplissait alors sur les chemins de Palestine, pardonnant les péchés, soulageant les souffrances.
En son nom, le prêtre dit une parole : Je te baptise.
Mais aussi, le fait un geste réaliste, charnel, significatif : il verse de l’eau sur la tête de l’enfant ou le plonge dans une piscine. S’il disait je te baptise, sans verser de l’eau, le Baptême serait invalide ! Et de même s’il versait de l’eau sans dire les paroles :
Le jour de leur mariage, les époux sont des prêtres qui se donnent le sacrement par le oui qu’ils prononcent mais ce oui rend le sacrement indissoluble quand il a été consommé dans l’union physique.
Mes Chers Amis, merveilleux sacrements de notre Eglise qui tient compte de toutes les dimensions de l’homme et par lesquels le Seigneur nous accompagne depuis les premiers instants de notre vie, jusqu’à notre dernier souffle, les trésors de notre Foi (les sacrements).
J’insiste « merveilleux sacrements de notre Eglise qui tiennent compte de toutes nos dimensions, oui, de l’intégralité de l’homme : la parole qui s’adresse à son esprit, notre esprit, le geste qui prend en compte sa dimension charnelle !
Toute femme comprendra parfaitement que les plus beaux gestes de son mari ne peuvent le dispenser d’une parole qui dit un « je t’aime ». de même que les plus belles paroles d’amour n’ont pas de sens si elles ne s’accompagnent pas de gestes concrets et de services rendus ;
C’est ainsi que ce récit de la guérison du sourd-muet a le mérite de nous faire mieux comprendre le sens des sacrements que nous avons la grâce de recevoir au long de notre vie !
Puissions-nous, en ce dimanche, faire revivre en nous les grâces de notre Baptême en réentendant les paroles que Jésus a dites au sourd-muet : ouvre-toi, Que ta langue se délie.
Puissions nous laisser chaque sacrement que nous recevons, ouvrir d’avantage notre cœur et délier positivement notre langue !
Les plus grandes surdités sont bien du cœur. Il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas se laisser toucher par les appels de Dieu et de ses frères !
Délie notre langue Seigneur pour crier et proclamer au monde la joie de la Bonne Nouvelle !

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