Mgr Stanislas JEZ
"Annoncer l'Evangile est aujourd'hui le plus haut sercice de l'homme" St Jean Paul II à Lyon
29ème DIMANCHE Ordinaire
ANNEE C
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais le récit de l’Exode, que l’Eglise nous fait lire aujourd’hui dans la première lecture, est hautement symbolique. Les hébreux sont en train de passer un sale quart d’heure ! Les Amalécites viennent de les attaquer.
Moïse aussitôt répartit les tâches. Toi, Josué, tu prends le commandement des Hébreux et tu vas ferrailler dans la vallée.
Et vous deux, Aaron et Hour, vous allez venir avec moi sur la colline prier pour ceux qui combattent. Et, dit la Bible, tant que Moïse tenait ses bras élevés vers Dieu, les Hébreux étaient gagnants. Dés que ses bras faiblissaient, les Amalécites étaient les plus forts.
Qu’à cela ne tienne les deux acolytes soutiennent ses bras pour une prière incessante et Josué triomphe.
« Ceux qui prient » commente Dons Cortes ; font plus pour le monde que ceux qui combattent et si le monde va mal ; c’est qu’il n’y a plus de batailles que de prières !
Devant les immenses besoins spirituels du monde, comment ne pas avoir envie de baisser les bras de découragement,
<jésus lui-même ne nous laisse t’il pas une question dramatique, une paroles énigmatique qui n’a rien de réjouissant : Quand le Fils de l’Homme reviendra y aura-t-il encore la Foi sur la terre ?
Heureusement que la parabole du juge inique, déconcertante elle aussi, nous apporte pourtant une formidable raison d’espérer. Nous verrons comment.
Une question inquiétante , « Mais quand le Fils de l’homme viendra, trouvera t’il la Foi sur la terre ? » Comme on aimerait connaître le ton exact avec lequel Jésus a prononcé cette phrase ! Etait il dans un passage à vide, écœuré du peu de résonnance de ses paroles dans les cœurs ?
Voulait il faire réagir ses disciples sur l’urgence de la mission ? Son regard plongeait il dans l’avenir lointain, vers notre siècle sécularisé à souhait ou vers les siècles de la fin des temps ?
Toujours est-il qu’on y entend une grande souffrance, une grande nostalgie, une lancinante inquiétude sur l’avenir !
Que de fois cette hantise de l’échecs du salut proposé l’a tenaillé. Je suis venu allumer le feu sur la terre.
Ah comme je voudrais déjà le voir allumé (luc 12, 49)
La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux (mt 9. 37)
A la vue de cette foule, comme un troupeau sans berger, il est saisi de compassion (Mt 8,36).
Mais surtout, il anticipe déjà ici Gethsémani, cette affreuse agonie où il se demandera avec angoisse si tout ce qu’il va souffrir va servir vraiment à tous les hommes.
Avoir l’esprit missionnaire, c’est donc avant tout, participer à cette angoisse apostolique du Christ.
- Devant l’ignorance (crasse) en matière religieuse de tant de bac +6, devant ces millions d’être humains qui ne savent pas que Dieu les aime, que Son Fils est mort pour eux. Devant ce vide de Dieu dans notre société, vide aussi grand que le trou des finances publiques, pouvons-nous dormir en paix ?
- Devant la montée croissante du nombre des pauvres de l’essentiel, des pauvres de spirituel, rencontrés dans tous les milieux, pouvons-nous dormir tranquilles ?
- Devant la mise à la trappe de toutes les valeurs chrétiennes à la télé et dans la grande presse ; devant les critiques feutrées de l’Eglise dérangeante, pouvons-nous dormir tranquilles ?
- Devant nos églises où manquent cruellement les 15-35 ans, pouvons-nous dormir en paix ?
- Devant le nombre croissant de paroisses sans prêtres…
Impossible pour un chrétien de ne pas se sentir responsable du grand projet d’amour de Dieu sur le monde.
« Chrétiens, je dis que l’état présent u monde est une honte pour les chrétiens. Vous dites que le monde vous manque, c’est vous qui manquez au monde ». (Bernanos)
« Annoncer l’Evangile est aujourd’hui le plus haut service de l’homme« (St Jean Paul II à Lyon).
Une réponse d’espérance !
La parabole de l’Evangile du jour nous donne la première réponse au grand souci missionnaire de tout chrétien digne de ce nom ! Priez ! Mieux que ça, priez avec insistance. Mieux que ça : Fatiguez Dieu avec vos prières ;
Regardez donc ce juge inique de la parabole. Il n’a rien de sympathique ; C’est un juge ripou, vénal, sans scrupule. En face de lui, une personne qui n’a aucun poids à ses yeux, une femme, une veuve. Elle veut que justice lui soit rendues. Et le juge, pour avoir la paix, pour ne plus avoir les oreilles cassées, va accéder à sa requête.
Alors, nous dit Jésus, rendez vous compte. Ce que fait un juge inique, croyez vous donc que Dieu, à fortiori, ne va pas le faire pour ceux qui crieront bien fort, jour et nuit, (à lui casser la tête).
Ecoutez ? vous tous qui ne savez pas encore prier. Quand je dis à quelqu’un : Priez Dieu, conjurez le, suppliez le, on me répond : Je l’ai prié une fois, deux fois, trois fois, dix fois, vingt fois, et je n’ai rien reçu. Ne cessez pas jusqu’à ce que vous ayez reçu . Cessez quand vous avez reçu ou plutôt ne cessez pas , même alors, persévérez encore…(St Jean Chrysostome).
Priez et témoignez. Avoir Dieu dans ses yeux, rayonner de joie. Que notre joie de chrétien, de ressuscité, donne aux autres, le goût de Dieu.
Même et surtout dans les épreuves. Les prêtres béatifiés des pontons de Rochefort ont été d’authentiques témoins (martyrs) moins par les sévices infâmes qu’ils ont du subir que par la sérénité qu’ils ont rayonné jusqu’à leur dernier souffle. 94prètres
Témoignez et agissez
A notre échelle : formons nous au plan biblique et théologique pour deve ir des laïcs utiles parce que compétents.
Créons des communautés liturgiques vivantes et chaleureuses.
Transmettons notre Foi aux enfants et petits enfants
Luttons contre les divisions entre chrétiens.
Aujourd’hui à la journée des missions ouvrons notre portefeuille, parrainons un missionnaire actif.
Un tiers des dons pour les Œuvres pontificales missionnaires sont affectés à la formation des séminaristes.
Ce sont ces prêtres qui viendront peut être demain, en attendant des vocations en Corse, évangélisons nos chrétientés décadentes.
On accepte volontiers de donner pour l’humanitaire, pas toujours pour l’avancée de la Foi elle-même.
Enfin, ayons le courage de proposer le beau risque de la Foi.
Certes l’évangélisation n’est pas du racolage, de la propagande, de la conquête, du prosélytisme, mais il faut proposer, sans imposer, la parole de Dieu, Jésus, le seul libérateur et sauveur de l’homme, aux autres, dans nos familles ; à nos voisins, à ceux que nous croisons sur notre chemin, car l’Eglise de sa nature est missionnaire ;