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3ème Dimanche de l'Acent année A

Mgr Stanislas JEZ

11 déc. 2022

Jean Baptiste lui-même a douté si Jésus était bien le Messie

3ème DIMANCHE DE L’AVENT ANNEE A
LA FERTE IMBAULT 2022

L’Evangile d’aujourd’hui est terriblement réconfortant, car il nous montre que Jean Baptiste lui-même a douté, un instant, que Jésus était bien le Messie.
Ce qui va obliger le Christ à refaire le vrai portrait, du vrai Messie, et dans la foulée, le portrait du vrai disciple d’un tel Messie ! (Les doutes du Baptiste) : dans sa prison de Macheronte, redoutable forteresse accrochée à un piton rocheux du désert de Moab, Jen Baptiste a temps de « ruminer », non seulement sur son sort, manifestement mal engagé, mais aussi sur ce qu’on lui rapporte du comportement de Jésus !
Ses fans ne manquent pas de venir lui dire que parfois ils sont choqués de la façon de faire de Jésus, totalement différente de la sienne :
Jean était un missionnaire puissant et tonitruant, qui tapait fort sur les consciences, pour les réveiller. Jésus semble tellement plus amène, plus doux, plus « cool » diraient les jeunes.
Ses paroles ne sont elles pas trop laxistes pour les pécheurs ?
Ne dit’ on pas qu’il mange volontiers avec eux et même s’offre, avec des percepteurs véreux (Zachée) des repas qui ne comportent pas que des sauterelles et du miel sauvage !
La meilleure façon d’y voir clair, c’est encore d’aller aux renseignements, et ce faisant, Jean accomplit encore magnifiquement (pour les juifs et pour nous) son rôle de messager précurseur, en invitant Jésus à expliciter clairement qu’elle est sa mission ;
Il dépêche donc, comme facteurs, quelques disciples pour interroger le Maitre : Oui ou non, es-tu celui qui doit venir, le Messie annoncé ?
Nous, nous avons besoin de savoir ! Et Jésus, habilement, renvoie à l’Ecriture, les aveugles voient, les boiteux marchent, les sourds entendent, les morts ressuscitent (Is.25 et 26=.
Sous-entendu : qu’est-ce qu’il vous faut de plus ?
Les signes ne sont ils pas là, patents, lumineux, mes miracles vous en avez entendu parler, je pense ?
Et surtout, Jésus, met l’accent sur la preuve décisive et massue : la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.
Autrement dit, : le plus important ce ne sont pas mes miracles, mais bien la réalisation de ce Royaume qui avait été annoncé.
Et voilà révélé aux disciples de Jean, le vrai visage, du vrai Messie.
Et Jésus termine son message au Baptiste par une autre béatitude « Heureux ceux pour qui je ne serai jamais une occasion de scandale. »
Il pense à Jean mais aussi à tous ceux qui vont assister à la passion de Jean et à la sienne et qui devront bien se faire à l’idée d’un messianisme qui ne passe pas sous les arcs de triomphe de la gloire mais sur le chemin humiliant qui conduit à une croix.
Force est de constater que, comme Jean Baptiste, nous avons-nous aussi notre petite idée sur le Messie !
Et dans ces quelques jours qui nous séparent de Noël, peut être serait il bon de nous demander : Quel Dieu attendons-nous ?
Si du moins nous l’attendons encore. « J’ai tellement prié sans être exaucée », disait une femme, « que je n’attends plus rien »
Un Dieu Père Noel ? Une hotte remplie de grâces de toutes sortes, qu’il va déposer dans les sabots de nos désirs… Un Dieu à qui on a déjà passé commande.
« J’ai demandé à Dieu cette année de changer enfin mon mari, pour que mon conjoint qui m’a quittée retrouve le chemin, etc…
Un Dieu policier, qui var remettre un peu d’ordre dans ce monde d’égoïsme, qui va faire cesser les guerres dans tous les coins de la planète, en punissant les chefs avides de pouvoir et les marchands de canons.
Un Dieu dépannage en tous genres. Un Dieu qui ferait un peu le travail à ma place, qui m’aiderait à prier, à me réveiller pour aller à la Messe et pourquoi pas, à être un saint, sans que ça mes bouscule trop.
Un Dieu mignon, qui me fera verser une petite larme de joie devant la crèche et fera revivre en mon cœur les émotions romantiques de mon enfance à pareille date.
Un Dieu pochette surprise, qui fera un cadeau inattendu et depuis si longtemps demandé, la fin d’un emploi précaire pour un véritable travail, une rentrée d’argent imprévue.
Un Dieu-star qui se montre un peu et n’accepte pas d’être toujours critiqué »
Alors, comme à St Jean Baptiste, Jésus nous dit : » Vous voulez me connaître ? ouvrez l’Ecriture pour savoir comment je viendrai vers vous à Noël : Voici qu’un enfant vous est donné.
Vous avez entendu : Un enfant ! c’est-à-dire quelqu’un qui n’ a rien à donner, c’est lui qui a besoin de vous… mais qui, en vous arrachant à vous-même pour vous pencher vers lui changera votre cœur et vous fera connaître le bonheur des bonheurs ?
A peine les messagers de Jean sont-ils re partis que Jésus va rendre un vibrant hommage au précurseur, le désignant par le fait même, comme l’exemple à suivre et même à dépasser.
Car Jean est un prophète, c’est-à-dire un porte-parole de Dieu. Et même plus qu’un prophète puisque c’est lui qui est l’ultime impresario, chargé de mettre en place l’arrivée imminente du Messie.
Mettons l’accent sur cette vérité essentielle : pour que Dieu nous sauve, encire faut il que nous nous laissions sauver

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