mgr Stanislas JEZ
23 avr. 2022
DURE EST LA LECON POUR THOMAS
Dure est la leçon que le Christ a donnée à Thomas dans l’Evangile que l’Eglise nous fait lire.
Jésus relève le défi et le prend au mot : Mon brave Thomas… tu as voulu toucher mes plaies… eh bien ne te gêne pas.
Tu es un scientifique qui ne s’en laisse pas conter. Eh bien, mesure, prends des clichés de radios, fais des analyses de laboratoire, ou tout ce que tu voudras, je suis à ta disposition.
Pauvre Thomas, confondu, qui se rachète heureusement par son magnifique : « Mon Seigneur et mon Dieu ».
De toutes façons, avouez que nous n’avons pas tellement envie de sourire et de nous moquer de Thomas. Il nous ressemble tellement, nous qui avons besoin de voir pour croire.
C’est que, personne ne peut dire : »je crois » sans ajouter aussitôt : « viens en aide à mon incrédulité. »
Aujourd’hui, je vous invite à laisser un peu en paix ce cher apôtre, pour vous intéresser aux autres apôtres de l’Evangile qui, le dimanche même de Pâques se sont verrouillés prudemment dans leur cénacle et ne font pas les fiers.
Deux mots de cet Evangile retiendront notre attention :
Verrouillés et envoyés.
D’où cette question : sommes-nous, nous aussi, les chrétiens verrouillés de la Foi ?
Ou bien
Sommes-nous les témoins audacieux qui se savent les envoyés du Seigneur ?
Sommes-nous des chrétiens verrouillés ?
Les apôtres : cadenassés, verrouillés, enfermés à double tour, retranchés, barricadés, terrés. Ils ont peur ! Jésus n’a pas su se défendre, ils ne peuvent donc pas compter sur Lui. Ils vont devenir maintenant la cible des ennemis du maître.
Alors prudence : Pour vivre heureux, vivons cachés et tachons de nous faire oublier :
Oui, les apôtres sont bien des hommes comme nous : J’ai l’impression que nous sommes des chrétiens poules-mouillées qui se gardent bien d’affronter les moqueries d’un monde qui se croit intelligent, d’un monde qui attaque avec assurance Dieu, l’Eglise, le Pape, les chrétiens.
C’est vrai que ce n’est pas facile d’être un chrétien dans notre monde.
Des chrétiens sur la défensive. Des chrétiens qui se veulent prudents.
En attendant des jours meilleurs, disait un chrétien, gardons des bastions, faisons des replis stratégiques sur quelques places fortes.
Défendons nos valeurs menacées de partout et plus tard, si Dieu le veut, nous sortirons de nos tranchées pour redevenir missionnaires !
En attendant, faisons des réserves pour les chrétiens devenus les derniers des mohicans d’une société sécularisée. Des chrétiens tellement prudents que le monde crève de ne plus voir la lumière du Ressuscité. Des chrétiens qui ont perdu l’espérance, des chrétiens du Vendredi Saint qui s’arrêtent à la croix mais ont oublié la lumière, le dynamisme, le gigantesque réveil de Pâques. La Paix soit avec vous.
Autrement dit : comment donc pouvez vous encore avoir peur « je suis vivant : Vous devez être mes témoins comme les apôtres, envoyés ! des porteurs de paix, des porteurs d’amour !
« Dieu nous a créé sans nous….L’Eglise doit être un peuple de forts, un peuple de témoins courageux, un peuple qui sait souffrir pour sa propre Foi et pour sa diffusion dans le monde (Pape François)
Le jour où vous ne brulerez plus d’amour, d’autres mourront de froid (Mauriac). Chrétiens, cela veut dire porteur de paix, de pardon, d’espérance, d’amour et de joie.
Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Il y a deux ans, beaucoup de télévisions du monde ont montré l’image du pape Jean Paul II, le Vendredi Saint.
Le Saint Père depuis sa chapelle privée a participé devant l’écran, au chemin de croix du Colisée. Quand la procession du chemin de croix est parvenue à la 14ème station, le Pape a demandé la croix de Jésus, il l’a regardé, contemplée et après, il l’a serrée dans ses bras et il est resté ainsi en prière. Après, comme il ne pouvait plus parler, il a écrit : « N’ayez pas peur de l’éternité. Là-bas nous attend notre Père, Dieu qui est amour.
Pour cet amour, ça vaut le coup de vivre. Ayez le courage de vivre pour cet amour. Je suis heureux, soyez, vous aussi, heureux.