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33ème DIMANCHE ORDINAIRE ANNEE C

Mgr Stanislas JEZ

La fin du monde reste bien un cauchemard pour l'humanité

33ème DIMANCHE ORDINAIRE C
La FERTE IMBAULT – 2022

La fin du monde reste bien un cauchemar pour l’humanité.
Périodiquement, surtout à certaines dates, calculées à partir des chiffres énigmatiques du Livre de Daniel ou de l’Apocalypse, des sectes sont persuadées de l’imminence du retour du Christ qui serait suivi sur la terre d’un âge d’or de mille ans !
Attente souvent déçue.
Et voilà que dans l’Evangile du jour, le Christ semble donner lui aussi dans le catastrophisme.
C’est vrai qu’il annonce la ruine prochaine du temple de Jérusalem. Pourtant, sa conclusion est optimiste : gardez confiance, n’ayez pas peur. Pas d’affolement.
Simplement, convertissez-vous !!!
Jésus sortait du temple de Jérusalem. Les apôtres le rattrapent et lui disent « Il est quand même beau notre temple. N’est-ce pas ?
Une fois terminé ce sera une réussite à faire pâlir de jalousie Salomon lui-même.
Et Jésus de refroidir bien vite leur enthousiasme : « Voyez ce temple, dans quelques temps, il n’en restera pas pierre sur pierre »
En l’an 70, ce sera chose faite. Titus l’aura détruit.
Quand Luc écrit son Evangile, le drame s’est produit et il réconforte les chrétiens en rappelant la prédiction de Jésus.
On peut dire que à travers cet évènement Jésus leur fait entrevoir les grandes fractures, les grandes épreuves qui s’annoncent, les ruines inévitables qui accompagneront la grande histoire de l’humanité.
D’abord la destruction de son propre corp, devenu en fait le temple véritable où Dieu se complait.
« Détruisez ce temple, je le reconstruires, ai en trois jours ! » et l’évangéliste ajoute : Jésus parlait alors de son corps qui devait ressusciter !
-Il annonçait ainsi les nombreuses persécutions qui devaient s’abattre sur les premiers chrétiens et les chrétiens de tous les temps.
- Il annonçait le calvaire des expulsés, des réfugiés, tous ces ersécutés de l’injustice d’une société, les victimes des violences
- Il annonçait la destruction de ces temples de l’esprit que sont les corps humains, au cours des siècles ; Combien de ces corps seront inutiles, défigurés par les tortures, la faim, le sida, l’alcool, la drogue….
- Il annonçait pour chacun d’entre nous, la fin de notre propre vie, avec les épreuves de la maladie, de l’agonie et de la mort.
- Il annonçait aussi (et les textes qui ont suivi le montrent clairement la fin des temps, avec le feu d’artifice final aussi effrayant que merveilleux.
Si Jésus ne nous a pas prédit une société paisible, il ne nous a pas pour autant enlevé l’espérance !Il sait bien que nous sommes faits pour le bonheur. Nous sommes faits pour l’épanouissement.
Pas d’affolement : dans les pires difficultés, l’homme possède une capacité extraordinaire de survie : le malheur absolu n’existe pas, disait l’ancien otage Kaufmann. A quoi on peut se raccrocher (dans son cas ce fut la Bible).
Dans les pires moments une force vous soutient. Chacusn peut l’interpréter à sa guise.
Espérer c’est donner un sens à ce qui semble ne plus en avoIr ? C’est croire que, malgré son handicap tout homme est encore capable de nous étonner. Paralysé des deux jambes, il est capable de faire le tour du monde, de jouer au basket. Il est capable d’écrire un livre avec un clignement de paupières. Condamné à mort, il est capable de devenir saint !
Pas d’affolement, les grands problèmes du monde pourraient se résoudre si l’intelligence de l’homme et son cœur se donnaient la peine, sans attendre l’urgence, de chercher au plus vite des solutions.
Tandis que le monde dépense actuellement 600 milliards de dollars pour s’armer jusqu’aux dents, 40 suffiraient pour permettre à tous les gens de la planète de disposer des services de base en matière d’eau, de santé et d’éducation.
Pas d’affolement, le Seigneur est à nos cotés. Au lieu d’attendre son retour, disons nous qu’il est là et faisons lui confiance.
Pas d’affolement, devant la lenteur de la croissance du Royaume qui se heurte toujours au mur de l’argent corrupteur, il faut du temps pour que l’arbre de l’Eglise grandisse.
L’essentiel est de persévérer comme dit l’Evangile. Par votre persévérance vous obtiendrez la vie. Persévérer c’est tenir, durer utiliser les jour tant qu’on les a et comme on les a, enfanter la vie avec ta vie.
Pas d’affolement, quand vous songerez à votre propre mort, nous savons que la mort n’aura pas le dernier mot. Elle n’est pas l’anéantissement de tout ce qui est humain, elle nous conduit à la transfiguration.
Il y a donc urgence de conversion. Mais, une conversion pour s’arracher à son nombrilisme, se recentrer sur Dieu et pour apporter notre part dans la conversion du monde. Pour changer le monde, commençons d’abord par nous changer.
Pas de changement sans renoncement et sacrifice.
La privation, la pénitence réclamée par la Vierge Marie à Lourdes (et plus encre demandée par l’Evangile) n’ont pas tellement bonne presse dans le monde moderne !
Cette conversion suppose que nous soyons en première ligne de la lutte contre le mal.
Car notre vocation est d’affronter le mal à leur suite, avec la force de la Foi en y ouvrant des chemins de résurrection. AMEN


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