Mgr Stanislas JEZ
12 mai 2024
Arretons nous sur l'élection de Mathias dans le Collège des Apôtres
Chers Pèlerins sur les pas de Jeanne d’Arc, réunis par l’Association des Témoins de l’Amour et de l’Espérance,
Permettez-moi de m’arrêter d’abord un moment à l’Evènement de l’élection de Mathias dans le collège des Apôtres.
Je crois que ce qui fait le dynamisme et la contagion de la première communauté chrétienne, c’est d’avoir osé relever les défis posés par sa croissance , sans jamais refuser les questions – souvent polémiques – qui résultaient de son souci de proposer l’Evangile à tous, sans distinction de race, de culture ,voire même de religion !!!
Il n’y avait pas là de prosélytisme mais une contagion suffisamment crédible et joyeuse pour ne laisser personne indifférent et pour, le plus souvent, susciter une adhésion qui était toujours aussi une conversion.
Ainsi, par exemple, que dire de ce » tirage au sort » comme modèle d’élection ?
Reconnaissons d’abord que ce tirage au sort est l’ultime étape d’un long processus de discernement.
Il a fallu que les candidats soient d’abord des « compagnons » du Christ, depuis sont baptême jusqu’à l’Ascension.
Il a fallu la prière commune !
Il a fallu aussi la prise de conscience que la charge conférée à Judas ne reste pas sans titulaire dans le premier collège apostolique.
Il y a dans cette façon de procéder qui aboutit au tirage au sort, à la fois une responsabilité de la communauté appelée à discerner et une dépossession qui honore celles et ceux qui ne font pas de cette élection une promotion personnelle mais un service, à accueillir avec beaucoup d’humilité de de disponibilité.
Ne trouvez-vous pas qu’il y a ici matière à réflexion dans notre façon de « faire Eglise » et de répartir les différents services et ministères nécessaires à la croissance de l’Eglise ?
Mais je ne voudrais pas passer sous silence ces beaux textes de St Jean que nous propose la liturgie à cette étape qui se situe entre l’Ascension et la Pentecôte !
« Dieu, dit St Jean, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et son Amour atteint en nous sa perfection »
- Qui donc est Dieu sinon celui qui prend le chemin de l’invisible non pas pour dire son absence ou son inexistence mais pour préserver notre liberté de croire ou de ne pas croire.
- Qui donc est Dieu sinon celui qui fait de l’amour reçu et partagé sa signature la plus lumineuse dans le cœur de chacun tant il est vrai que le désir humain le plus fort rejoint l’identité la plus explicite de Dieu…aimer et être aimé
- Qui donc est Dieu sinon celui qui se révèle pleinement dans le visage et la vie dus Christ et qui donne à chacun de nous la promesse d’une destinée qui rime avec éternité et c’est la Résurrection.
Dieu est plus grand que que toutes nos évidences ! et heureusement !
Car, comme dit St Jean par ailleurs « Dieu est amour. Oserais-je ajouter ? Dieu n’est qu’Amour.
Nous voici déjà à quelques jours de cette grande fête de la Pentecôte. Je vous souhaite de vivre ces jours-ci dans une disponibilité de cœur et d’esprit, de corps aussi, capable d’accueillir l’Esprit Saint.
Comme Jeanne d’Arc, prophète et modèle pour notre temps, nous vivons une époque de crise majeure., nous vivons la déshumanisation, la déchristianisation, la démoralisation, et la dégradation des mœurs.
L’histoire de Jeanne s’inscrit dans une continuité, une fidélité de Dieu vis-à-vis de la France, qui fait de cette nation la terre de prédilection de Jésus, roi de France.
Nous devons penser que la reconnaissance de la royauté du Christ sur l’univers et sur chacune de ses nations est la solution aux problèmes, notamment politiques et institutionnels de notre temps et que d’elle tout découlera.
Jésus disait à Sr Faustine -l’humanité toute entière ne trouvera la paix tant qu’elle ne se retournera pas avec confiance vers ma miséricorde »
Entre Jésus et la France, c’est une histoire d’amour. Cette histoire continue. Le Sauveur reste fidèle en dépit des infidélités de sa fille ainée, sa fille prédestinée, sa fille aimée.
La France reste toujours un royaume même si elle s’est donné une constitution de république laïque. Elle reste le saint Royaume de Jésus Christ, Roi des rois de la Terre et souverain de ceux qui y exercent une autorité ; Elle est aussi le royaume de Marie qui ne périra jamais selon Pie XII. Quelle forme prendra la conversion de la France et quand se produira-t-elle ?
Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de Reims se repentira et retournera a sa première vocation …les fautes ne resteront pas impunies, mais elle ne périra jamais, la fille de tant de mérites, de tant de soupirs et de tant de larmes. Un jour viendra, et nous espérons qu’il n’est pas trop éloigné, où la France , comme Saül sur la chemin de Damas, sera enveloppée d’une lumière céleste et entendra une voix qui lui répétera : »Ma fille, pourquoi Me persécute tu ? » Et sur sa réponse : »qui es-tu Seigneur ? », la voix répliquera : »Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Il est dur de regimber contre l’aiguillon parce que, dans ton obstination, tu te ruines toi-même ». Et, elle, tremblante, étonnée, dira : » Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? » Et Lui : » Lève-toi, lave-toi de tes souillures qui t’ont défigurée, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le pacte de notre alliance et va, fille ainée de l’Eglise, nation prédestinée, vase d’élection, va porter comme par le passé Mon Nom devant tous les peuples et devant les rois de la terre.
On ne peut pas à la lecture de telles paroles prononcées avec autorité par un grand pasteur de l’Eglise, St Pie X douter que Jeanne soit prophète pour notre temps. La royauté du Christ, c’est l’Evangile de Jeanne.
Allons, peuple de France ! Relève-toi comme Lazare, convertis-toi comme Mrie Madeleine, suis Jeanne d’Arc, entends Marguerite Marie, prie avec Marcel Van, comme eux, mets toi en chemin. Notre Seigneur Jésus-Christ t’attend. Il est ton Grand Roi, tu es son saint royaume. Tu es aimée de lui. Il se donne à toi, qu’es-tu à craindre ? Debout, réveille en toi ta vaillance et le désir du Salut !
Pour finir, une vie sans Esprit Saint un peu (beaucoup) comme une vie sans respiration, éteinte parce que sans souffle.
A la Pentecôte les peureux deviennent des audacieux. Je vous souhaite une vie emplie du souffle de l’Evangile, avec l’aide
de Jeanne.