Mgr Stanislas JEZ
24 déc. 2022
DIEU A UN VISAGE C EST JESUS
NUIT DE NOEL
Nous connaissons très bien cet Evangile de la nuit de Noël mai je voudrais m’arrêter quelques minutes sur 5 phrases qui m’apparaissent essentielles dans ce récit
1) « César Auguste, Kirinius, recensement de la population dans l’Empire ! »
L’Evangéliste Luc replace le récit (l’histoire) de la naissance de Jésus dans le cours de la grande histoire du monde.
Dieu agit toujours dans des circonstances concrètes mais Il le fait discrètement, sans éclat.
Notre vie aussi se déroule dans le cours de la grande histoire du monde.
Mais les évènements les plus importants ont lieu dans mon petit Bethleem, le Bethleem de mon cœur, loin des évènements politiques, loin des célébrités, loin du tumulte, loin du vacarme, des commérages…
Dieu agit dans le silence, sans publicité, sans marketing.
Pas de doutes, Il préfère les petits centres de province. Noel ; la naissance du Christ donne un nouveau sens à tout ce qui est ordinaire, modeste, simple, petit.
2) « Elle mit au monde son fils premier né, elle l’emmaillota »
Dieu, enveloppé dans des couches ! Vous imaginez ça ?
Stupéfiant, insolite, abracadabrant, surréaliste !
Les langes, l’emmaillotage, ce sont des symboles de protection pour un être désarmé, un faible enfant.
Remmailloter un bébé c’est une action prosaïque, répétitive ; mais le souci d’un nourrisson exige des actions banales, répétées des centaines de fois. Toutes les mamans savent ça ! les papas peut-être moins !
Dieu sanctifie la prose de la vie ! la fatigue des parents, les nuits sans dormir, l’inquiétude, les questionnements au sujet de l’enfant.
Tout cela Dieu l’inclut dans le plan du Salut ;
Le Dieu incommensurable est diminué, emprunté, comme un enfant.
Le Nouveau-Né attend que nous retroussions nos manches et que nous Le remmaillotions ;
L’Amour a plusieurs visages !
3) « Elle le coucha dans une mangeoire car il n’y avait plus de place pour eux dans la salle commune »
Marie ne retient pas son fils pour elle. Elle le met dans une mangeoire, préfigurant la nourriture de l’Eucharistie. Par ce geste elle offre son fils au monde. Mais le monde n’est pas fasciné par ce don ; Même il ne veut pas Le recevoir. Il n’a pas de place pour Lui.
En venant dans le monde, Il n’a pas eu de berceau. Après la mort Il n’a pas eu de tombeau.
Entre les deux il y eut une vie de sacrifices, jusqu’à Sa mort. L’humilité de la crèche annonce la passion de la croix.
Y a-t-il une place pour Lui dans mon cœur ? Toujours ?
4) « Ne craignez pas car voici que je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout le peuple ! »
Là où est Dieu, là est la joie ou la source de la joie.
Là est aussi une invitation à venir sans peur, plus près de Lui.
C’est le sens de la fête, du mystère de l’Incarnation, Emmanuel, Dieu avec nous. Découvrir en Dieu incarné, la joie de ma vie, être avec Lui, Le choisir toujours à nouveau. Les gens simples, comme les bergers, reçoivent plus facilement ce message.
5) « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ! »
Nous chantons souvent ces paroles dans les cantiques de Noël. Car Dieu entre dans l’histoire de l’humanité, dans mon histoire, dans l’histoire de chacun pour que revienne l’ordre déstabilisé par le péché. C’est cela que nous rappelle cette phrase.
L’homme doit rendre gloire à Dieu, car la créature, reconnaissant l’amour du Créateur, marchera selon Sa volonté, pour être heureuse.
Si dans notre vie Dieu est une référence essentielle. Si notre vie est l’expression de ce « Gloire à Dieu au plus haut des cieux «, alors ici, sur la terre, apparaissent la paix, la concorde, l’amour. Car lorsque l’homme s’éloigne de Dieu, il s’éloigne des autres, il devient leur ennemi qui finit par utiliser la violence qui répand le sang et les crimes. Car, sans Jésus Christ, l’homme ne peut pas se comprendre lui-même, ni les autres.
Exclure le Christ de l’histoire de l’homme, c’est un acte contre l’homme