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XXIIIème DIMANCHE ORDINAIRE

Mgr Stanislas JEZ

4 sept. 2022

Jésus a tout donné il en attend autant de nous

23ème Dimanche ordinaire ©
La Ferté Imbault

Un brillant avocat roumain, Horia Cosmovici a raconté l’histoire de cet athée qui tombe dans un ravin. Dans sa chute il se raccroche à une touffe d’herbe. Suspendu dans le vide et sentant que la touffe va céder, il supplie le Dieu en qui il ne croit pas : Si tu me sauves je croirai !!!Et bien, lâche, lui dit une voix céleste. Non, répond l’homme, je ne suis pas fou !!!
Le chrétien, conclut l’avocat, c’est ce fou qui accepte de tout lâcher, au-dessus du vide, pour obéir au Christ.
« Voyez-vous, ajoute-t ’il, j’ai choisi cette folie ! »
Face à un Dieu qui a poussé la folie jusqu’à se faire homme et mourir pour des pécheurs, la seule réponse reste en effet celle de St Paul et de tant de saints. Nous sommes fous à cause du Christ.
Avec Jésus, nous ne sommes plus sur le registre du raisonnable, mais sur celui de l’amour qui a des exigences, apparemment insupportables.
Les paroles du Christ dans l’Evangile de ce jour sont bien d’une audace infinie :
De quel droit peut-il bien afficher une telle exigence ?
« Celui qui ne peut renoncer non seulement à ses biens, mais à ceux qu’il aime le plus en ce monde, n’est pas digne d’être mon disciple. »
Mais pour qui se prend-il ? ont du penser les scribes : il exige ce que Dieu seul peut exiger.
Et les scribes ont raison, son exigence est bien celle d’un Dieu, mais précisément parce qu’il est Dieu lui-même !
C’’est par sa croix que le Christ aura gagné en plus ce droit à la préférence absolue !
Ce jour-là, il aura dit à l’humanité toute entière ; c’est toi qui comptes.
Et l’homme ne pouvait plus que répondre : Non, c’est toi qui comptes.
Son amour fou aura suscité pendant des siècles, des réponses aussi folles que l’enfermement toute une vie au fond d’un cloître, que le renoncement à de légitimes amours humaines, pour se donner aux pauvres de Calcutta, que le sacrifice du Père Kolbe, l’exil du Père de Foucauld dans la solitude du désert, le départ au loin des missionnaires dans des pays où la santé est malmenée… ou, sept moines assassinés en Algérie (le 21 mai 1996) qui sont allés jusqu’au bout de leurs engagements, de leur foi !
La petite Thérèse écrivait au Père Rouland : »Notre Seigneur voulant pour lui seul mon premier regard, daigna me demander mon cœur, dés mon berceau, si je puis m’exprimer ainsi :
Et pourtant, ce n’est pas si facile d’admettre que Jésus passe avant tout ;
On pourrait faire une première réponse : « N’y a-t-il pas beaucoup plus choquant autour de nous ? Par exemple, cet engagement idolâtrique de tous nos contemporains pour les stars ?
Comment pourrait on reprocher à des chrétiens d’être des fans du plus beau des enfants des hommes, quand on voit quel culte stupide est rendu à des idoles ?
On peut faire aussi une deuxième réponse aux exigences du Christ qui entend passer le premier, avant nos proches. Il met à sa juste place l’amour que nous devons leur porter. Car aimer son prochain, ce n’est pas l’idolâtrer et en faire son dieu : aimer son prochain, c’est l’aider à réaliser le rêve que Dieu a mis en lui.
En mettant à leur vraie place les affections humaines, le cœur humain peut s’ouvrir à l’amour total et sans calcul pour le Christ.
- Le Christ premier aimé
- Le Christ premier cherché
- Le Christ premier voulu
- Le Christ premier suivi
Suivre Jésus, c’est difficile, c’est marcher à contre-courant des pratiques du temps, le choix de l’Evangile peut entraîner de douloureuses ruptures.
Alors sur notre chemin (de croix), à la suite de Jésus, disons en pastichant St Grégoire de Naziance :
- Si tu es du genre « Simon de Cyrène », prends la croix de tes frères. Aides les à la porter, ne serait-ce que par une présence ou un sourire !
- Si tu es une « Véronique » purifie en toi la face du Seigneur défiguré par ton péché.
- Si tu es « Joseph d’Arimathie » réclame le corps du supplicié, réhabilite le calomnié, accompagne ceux qui mettent en terre un proche.
- Si tu es « Nicodème , soigne d’un baume d’amour ceux qui souffrent dans leur chair ou dans leur cœur
- Si tu es « Marie », tiens-toi debout devant l’épreuve, comme le chêne dans la tempête.
- Si tu es « Marie Madeleine » aime, aime follement.
Quel risque prenons-nous a trop aimer Jésus ?
Celui d’être comblé ! L’imitation de Jésus Christ le dit clairement : » laisse donc entrer le Christ ! Lorsque tu le posséderas, tu seras riche, il te suffira. Si, une seule fois, tu étais brulant amour, alors tu ne tiendrais aucun compte de ce qui est pour toi, heureux ou malheureux.
A une religieuse de Nevers qui souffrait des critiques de ses supérieures à son égard, Sainte Bernadette répondit pour la calmer : » Mais ma pauvre sœur sachez donc dire, passez, passez créatures, Dieu me reste et il me suffit . Amen

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